HARIR Abdelaziz

Abdelaziz Harir est né le 28 avril 1970. 

HISTOIRE DE LA DISPARITION :  

Dans la nuit du 10 au 11 janvier 1994, Abdelaziz a été arrêté à son domicile familial par trois agents de police en tenue, cagoulés et armés. Ses parents n’étaient pas là. Seules l’épouse et la sœur d’Abdelaziz ont été témoin de la scène, ainsi que le voisin de palier qui a vu les agents arriver et entrer dans l’immeuble depuis sa fenêtre qui donne du côté de l’entrée de l’immeuble.

Il y avait beaucoup de véhicules, des 4/4. Dans les escaliers, les agents demandaient le dénommé Harir Abdelaziz. Dans le domicile, la police a perquisitionné toutes les pièces, le matelas a été éventré, chaque placards et tiroirs retournés. Rien n’a été volé. Les agents n’ont rien trouvé de compromettant mais ils ont pris les papiers d’identité d’Abdelaziz puis ont procédé à son arrestation.

Le matin de l’arrestation d’Abdelaziz, 3 policiers du commissariat de Jolie Vue (commissariat qui se trouve dans la Cité) ont été tués en bas. C’est suite à ce triple assassinat que les policiers ont procédé à une descente dans la Cité. De nombreux autres jeunes ont été arrêtés cette nuit-là. 

Abdelaziz n’a jamais été programmé pour passer devant le juge, il n’a pas été jugé, même pas par contumace.

INITIATIVES DE LA FAMILLE:  

Trois jours après l’arrestation de leur fils, après leur retour, les parents d’Abdelaziz ont appris ce qu’il s’était passé. Le père, Saïd, s’est rendu au commissariat de Kouba. Là-bas il s’est fait insulté, on lui a demandé pourquoi il pensait que son fils était ici, puis on lui a dit qu’on ne savait rien de cette affaire dans le commissariat. Saïd s’est ensuite rendu au commissariat d’Hussein Dey. Le père a dû présenter sa carte d’identité. Il a alors été inscrit dans un registre puis les agents lui ont dit d’attendre le retour du commissaire, mais il n’a jamais été reçu, alors il est reparti. La mère d’Abdelaziz s’est fait tirer dessus lorsqu’elle est allée à son tour au commissariat d’Hussein Dey.

Suite à cela, le père d’Abdelaziz été convoqué deux fois en deux semaines au commissariat d’Hussein Dey. A chaque fois il y est allé, les agents l’ont enregistré, mais il n’a pas été reçu. Le père a cherché son fils partout, s’est renseigné dans les hôpitaux, les morgues et les cimetières, sans aucun résultat.

Suite à l’arrestation d’Abdelaziz, la police s’est présentée plusieurs fois chez les Harar pour enquêter sur la disparition. Elle a parfois conclu qu’Abdelaziz était toujours en vie, et parfois qu’il était décédé. 

La famille a envoyé plusieurs lettres, notamment au Procureur général du tribunal d’Hussein Dey en 1994, au Président de la République, au Chef de Gouvernement, au Ministre de la Justice, au Ministère de l’Intérieur et à l’ONDH (toutes le 11/02/2004). En 2004, la famille a été convoquée par la CNCPPDH. Le 17/07/2006, la famille a été convoquée pour retirer un jugement de décès sans qu’elle ne l’ait jamais demandé. Ce jugement mentionne qu’Abdelaziz a été tué dans un accrochage à la date de sa disparition, le 11/01/1994.