NOM: Abdelaziz
PRÉNOM: HARIR
DATE DE NAISSANCE: 28/04/1970
SEXE: Masculin
NATIONALITÉ: Algerienne
DISPARITION
DATE DE LA DISPARITION: 11/01/1994
LIEU DE L’ARRESTATION OU ENLÈVEMENT, OU LIEU OÙ LA PERSONNE DISPARUE A ÉTÉ VUE POUR LA DERNIÈRE FOIS.( VILLE / RÉGION): Arrêté à son domicile familial (Cité Jolie Vue, Bât L, n°09, Kouba, Alger)
FORCES SUPPOSÉES RESPONSABLES DE LA DISPARITION (FORCES GOUVERNEMENTALES OU DÉPANT DIRECTEMENT OU INDIRECTEMENT DE L’ETAT): Policiers lors d’une rafle dans la cité
HISTOIRE DE LA DISPARITION SELON LES TÉMOINS:
Dans la nuit du 10 au 11 janvier 1994, Abdelaziz a été arrêté à son domicile familial par trois agents de police en tenue, cagoulés et armés. Les parents n’étaient pas là. Seules l’épouse et la sœur d’Abdelaziz étaient présentes.
Le voisin de palier de la famille, la porte juste en face a lui aussi été témoin. Depuis sa fenêtre, qui donne du côté de l’entrée de l’immeuble, il a vu les agents arriver et entrer dans l’immeuble. Il y avait beaucoup de véhicules, des 4/4. Dans les escaliers, les agents demandaient le dénommé Harir Abdelaziz.
Dans le domicile, il y a eu perquisition de toutes les pièces, le matelas a été éventré, chaque placards et tiroirs retournés. Rien n’a été volé. Les agents n’ont rien trouvé de compromettant mais ils ont pris les papiers d’identité d’Abdelaziz puis ont procédé à son arrestation.
Le matin de l’arrestation de Abdelazziz, 3 policiers du commissariat de Jolie Vue (commissariat qui se trouve dans la Cité) ont été tués en bas.
C’est suite à ce triple assassinat que les policiers ont procédé à une descente dans la Cité. De nombreux autres jeunes de la Cité ont été arrêtés cette nuit là.
Trois jours après l’arrestation de leur fils,après leur retour, les parents d’Abdelaziz ont appris ce qu s’était passé. Le père, Saïd, s’est rendu au commissariat de Kouba. Là bas il s’est fait insulté, on lui a demandé pourquoi il pensait que son fils était ici, puis on lui a dit qu’on ne savait rien de cette affaire dans le commissariat. Saïd s’est ensuite rendu au commissariat d’Hussein Dey. Le père a du présenter sa carte d’identité. Il a alors été enregistré dans un registre puis les agents lui ont dit d’attendre le retour du commissaire mais il n’a jamais été reçu, il est reparti. La mère de Abdelazziz s’est fait tirer dessus lorsqu’elle est allée à son tour au commissariat d’Hussein Dey
Suite à cela, le père de Abdelazziz été convoqué deux fois en deux semaines au commissariat d’Hussein Dey. A chaque fois il y est allé, les agents l’ont enregistré mais il n’a pas été reçu.
Le père a cherché son fils partout, s’est renseigné dans les hôpitaux, les morgues et les cimetières, sans aucun résultat.
Suite à l’arrestation de Abdelazziz, la police s’est présentée plusieurs fois chez les Harrar mais pas pour perquisitionner, pour enquêter sur la disparition. Parfois ils ont dit que Abdelaziz était toujours en vie, parfois qu’il était décédé.
Abdelazziz n’a jamais été programmé pour passer devant le juge, il n’a pas été jugé, même pas par contumace.
INITIATIVES DE LA FAMILLE:
La famille a envoyé plusieurs lettres, notamment au Procureur général du tribunal d’Hussein Dey en 1994, au Président de la République, au Chef de Gouvernement, au Ministre de la Justice, au Ministère de l’Intérieur et à l’ONDH (toutes le 11/02/2004).
La famille a également mené ses propres recherches dans les commissariats, les casernes de la région, les hôpitaux, les morgues et les tribunaux. Cela n’a donné aucun résultat.
RÉPONSE DES AUTORITÉS:
En 2004, la famille a été convoquée par la CNCPPDH.
Le 17/07/2006, la famille a été convoquée pour retirer un jugement de décès sans qu’elle ne l’ait jamais demandé. Ce jugement mentionne que Abdelazziz a été tué dans un accrochage à la date de sa disparition, le 11/ 01/ 1994.RAPPORT
ORGANISATION: Collectif des Familles de Disparu(e)s en Algérie (CFDA)
ADRESSE DE L´ORGANISATION: 112 rue de Charenton 75012-Paris-France