ALLALOU Merouane

Merouane Allalou est né le 11 janvier 1974. Il était un étudiant en informatique et travaillait dans un petit commerce en parallèle.

HISTOIRE DE LA DISPARITION 

Le 4 décembre 1994 vers 14h, il s’est rendu à la mosquée de son quartier accompagné de son ami, Ouari Djamel Eddine pour faire sa prière. A la sortie de la mosquée, des agents en civil et armés les ont arrêtés lui et et son ami, sans donner d’explications. Toutes les personnes qui ont quitté la mosquée ce jour là et les habitants du quartier ont été témoins de l’arrestation des deux jeunes hommes.

Le lendemain, vers une heure du matin, des agents en civil et des militaires ont pénétré de force dans le domicile du grand-père de Merouane. Ils se sont montrés très agressifs et ont déclaré être venus pour arrêter Merouane. Ils ont interrogé le grand-père sur les activités et les habitudes de son petit-fils. Le grand-père a nié les accusations portées contre Merouane, et leur a dit que Merouane était déjà chez eux. Puis les militaires accompagnés de civils sont repartis.

Dans la nuit du 7 au 8 décembre 1994, les militaires, à nouveau accompagnés d’agents en civil, se sont rendus aux domiciles d’Abdenour Smail et de Boualem, deux amis de Merouane, pour les interroger. Les voisins les ont vu repartir avec les deux jeunes hommes, et n’ont plus jamais eu de leurs nouvelles après leur arrestation.

Des témoins ont informé les familles que les quatre jeunes hommes étaient détenus à la caserne militaire de Ben Aknoun.

Suite à cette information, la mère de Merouane s’est rendue à la caserne de Ben Aknoun, mais les militaires lui ont déclaré que son fils n’y était pas.

Selon des témoins, Merouane aurait été détenu environ 4 ans à la caserne de Ben Aknoun. La famille n’a toujours pas revu son fils.

INITIATIVES DE LA FAMILLE

La mère de Merouane s’est rendue dans tous les postes de police et dans toutes les gendarmeries et casernes de la région pour retrouver son fils, mais à chaque fois, les policiers et les militaires ont nié leur implication.

Le père de Merouane a également tout mis en œuvre pour retrouver son fils. Il a écrit des plaintes à l’attention des gendarmeries de BabEdjedid et de Delly Brahim dans lesquelles il dénonçait l’arrestation arbitraire et illégale de son fils, et citait pour responsable la sécurité militaire. Le lendemain, alors qu’il se rendait au travail, il a été arrêté par des agents en civil armés et conduit contre son gré au commissariat de Ben Aknoun. Il a été maintenu toute la journée dans une cellule. Il n’a pu avertir personne de sa situation. Il n’a subi aucun interrogatoire mais cette arrestation musclée visait clairement à l’intimider. Lorsqu’il a été libéré, le père de Merouane a constaté que les agents lui avaient volé la somme de 40.000 DA qu’il avait sur lui pour son commerce.

Plainte envoyée par le père du disparu au procureur de la République le 18 mars 1998.
Plainte envoyée à la CNCPPDH le 15 avril 2002.
Plaintes envoyées au Ministre de l’Intérieur, au Président de la République, à la CNCPPDH, au Ministre de la Justice, au Chef du Gouvernement, au Procureur général auprès du tribunal de Bir Mourad Raïs, le 07 mai 2008.

Réponse du chef du cabinet du Gouvernement le 30 juillet 2008 suite à la plainte envoyée le 18 juin 2008, transférée à la CNCPPDH.
Réponse de la CNCPPDH le 06 novembre 2002 suite à la plainte envoyée le 05 juin 2002 en informant la famille Allalou qu’ils n’ont rien reçu d’après les recherches effectuées par les forces de l’ordre.
Constat de disparition de Allalou Merouane délivré le 18 juillet 2006 par la gendarmerie de Dely Brahim.