AMROUCHE Ali

Ali Amrouche est né le 5 mars 1949. Il vivait à la cité Belala Mouloud.

HISTOIRE DE LA DISPARITION   

Le 8 février 1995, vers 2h du matin, alors que toute la famille dormait, des gendarmes et des gardes communaux dont certains étaient cagoulés, ont pris d’assaut la cité Belala Mouloud où habitait Ali.

Ils ont forcé la porte du domicile de la famille Amrouche et arrêté Ali. Les gendarmes ont déclaré arrêter Ali pour les besoins d’une enquête, et qu’ils le relâcheraient rapidement. Il n’en fût rien.

Les gendarmes et les gardes communaux ont arrêté vingt-trois personnes dans la commune de Sidi Ghiles, dont cinq dans la cité Belala Mouloud. Les gendarmes ont ratissé toutes les habitations situées sur le littoral de la commune de Damous jusqu’à la commune de Cherchell. Parmi les disparus, il faut citer Larbi Amari et Moussa Hamdani.

Selon les témoins, cette vaste rafle est la conséquence de la mort d’un gendarme dans un accrochage quelques jours auparavant.

D’après les informations qu’a obtenu la famille, Ali a été maintenu en détention trois mois à la garde communale de Sidi Ghiles, avant d’être transféré vers une destination inconnue. Les gardes communaux ont refusé de dire à la famille où Ali avait été emmené.

D’après les témoignages de bergers, toutes les personnes arrêtées ce soir-là auraient été arrêtées et conduites au poste des gardes communaux de Sidi Ghiles où elles seraient restées 3 mois. Puis, les gendarmes et les gardes communaux les auraient toutes assassinées, avant de se débarrasser des corps dans deux puits autour de la ville. Les gardes communaux et les gendarmes ont nié cette version des faits, et ont déclaré qu’il ne s’agissait que de cadavres de chiens et de sacs de sable. Pourtant, des hommes de la commune sont allés voir par eux-mêmes le fond des puits, et ont affirmé qu’il s’agissait bien de corps humains, difficilement identifiables tant leurs visages étaient tuméfiés. Aucune enquête sérieuse n’a été diligentée malgré les témoignages des bergers et des habitants de la ville de Sidi Ghiles.

INITIATIVES DE LA FAMILLE 

La famille a cherché Ali dans toutes les gendarmeries de la région. Fatma, l’épouse d’Ali l’a cherché jusqu’à Cherchell, mais les gendarmes n’ont même pas pris la peine de la recevoir pour qu’elle leur expose les circonstances de la disparition de son mari. La famille n’a plus jamais revu Ali.

Plaintes envoyées par l’épouse du disparu au Président de la République, au Ministre de la Justice, au procureur général de la Cour de Blida, au procureur de gouvernement près le Tribunal de Cherchell, au Médiateur de la République le 04 août 1998.

Réponse de l’Observatoire National des Droits de l’Homme le 30 juillet 1997.