Feghoul AZEB est né le 4 décembre 1966.
HISTOIRE DE LA DISPARITION
Le 21 juin 1995 vers 15h, Feghoul se rend au hammam. Il est accompagné d’un ami à lui, Abdelhak Rabah. Sur le chemin, ils rencontrent devant une épicerie, un groupe d’ami composé de Zerrouki Ali, Benzenia Mohamed et Benhenni Mohamed. Feghoul et Abdelhak s’arrêtent et échangent quelques mots avec leurs amis lorsqu’une voiture de marque Renault s’arrête subitement à leur hauteur. Trois personnes en civils en descendent, se présentent comme des policiers (mais sans montrer de carte ou de badge officiel), et demandent les papiers d’identité de tout le groupe d’amis.
Les policiers appellent une voiture en renfort, et en l’attendant, frappent Feghoul et ses amis. Une fois les renforts arrivés, Feghoul et ses amis sont embarqués de force dans les voitures et sont emmenés au commissariat central.
La mère de Feghoul, Safia se présente au commissariat du quartier cinq jours après la disparition de son fils, mais c’est un échec. Les policiers lui disent qu’ils n’ont pas son fils et que celui-ci doit être parti au maquis.
Quelques jours plus tard, elle rencontre les mères d’autres personnes arrêtées le même jour, qui lui précisent que son fils et les autres sont bien au commissariat central et qu’elle peut emmener de la nourriture à son fils.
Elle retourne donc au commissariat où elle est reçue par les policiers Miloud et Boufata Ahmed qui l’insulte en lui disant que son fils n’est pas ici. Les policiers lui demandent de sortir tout en la menaçant. Elle se rend alors à Regina, dans un autre commissariat, celui du 3e arrondissement où elle est reçue par l’officier Kadja, qui la met également dehors.
Après s’être rendue chez le Procureur de Tiaret, Safia, la mère de Feghoul, est convoquée à la gendarmerie, où elle est reçue par le chef de brigade Belhouch Mohamed. Ce dernier semblait prêt à lui donner des informations, mais un agent du DRS (Département du Renseignement et de la Sécurité) était présent. Ceci a semblé troubler le chef de brigade, qui a donc demandé à Safia de revenir plus tard.
De retour à la gendarmerie quelques jours plus tard, le gendarme Abdelhamid Touati lui dit que son fils est à la prison militaire de Tiaret. Mais soudain, ayant vu le chef de Brigade s’approcher d’eux, il change d’attitude et lui demande de partir et de ne jamais revenir sous peine de représailles.
Trois mois après la disparition de Feghoul, Safia obtient un permis de visite pour la prison militaire de Tiaret. Elle s’y rend et voit de ses propres yeux le nom de son fils sur le registre des prisonniers, mais on lui affirme qu’il n’est pas là.
Un an plus tard, Safia rencontre Barani Ould, un ex détenu qui lui affirme que son fils est passé devant un tribunal, mais il ne connait pas la sentence prononcée. En janvier 2007, Safia a rencontré une personne qui a été incarcérée à la prison d’El Harrach, qui lui confirme que son fils est détenu dans cette prison. Depuis la famille Azeb n’a plus eu aucune nouvelle de son fils.
INITIATIVES DE LA FAMILLE
Un dossier a été déposé au bureau d’accueil de la wilaya de Tiaret en 1998.
Une plainte a été déposée par la mère du disparu au Procureur Général du tribunal de Tiaret le 25 avril 1999.
Une demande d’intervention et d’ouverture d’enquête a été envoyée par la mère du disparu le 4 avril 2000 au Procureur Général du tribunal de Tiaret.
Le 1er novembre 2001, Safia a demandé au Président de la République algérienne d’intervenir pour que la disparition de son fils soit élucidée.
Deux autres plaintes ont été envoyées au Président du Tribunal de Tiaret le 26 février 2001 et le 27 septembre 2003.