BAKHTIAR Rachid

Rachid BAKHTIAR est né le 9 novembre 1965. Étant célibataire, il vivait avec sa famille. Il était ouvrier.


HISTOIRE DE LA DISPARITION

 
Rachid était ouvrier à l’usine de cimenterie de Meftah. Célibataire, il vivait avec sa famille au Douar El Saf Saf situé sur les hauteurs de la commune de Meftah. Il était âgé de 30 ans le jour de sa disparition.

Le 16 avril 1996, après son travail, Rachid retrouve ses amis pour prendre un café dans le centre de Meftah. En sortant du café Amrouche, il est abordé par un garde communal nommé Dibouh Youcef, en tenue militaire. Armé, il force Rachid à le suivre au commissariat de Meftah (où se trouvait à l’époque le siège de la garde communale).

Les amis de Rachid présents au moment de l’arrestation sont allés immédiatement prévenir sa mère qui s’est rendue au commissariat. Une fois là-bas, elle n’a pu obtenir aucune information sur son fils. Au lieu de la renseigner, les agents du commissariat l’ont insultée et menacée de mort en ces termes «  Qui t’a dit qu’il était là ? », « Dégage ou je te vide mon chargeur dessus ».

L’arrestation de Rachid fait partie d’une série d’autres. A la suite d’un attentat contre la caserne militaire de Meftah début avril 1996, au moins 16 personnes avaient été arrêtées dans la commune, dont le frère de Rachid, Mohamed.

Mohamed a été arrêté environ une semaine après son frère au domicile familial par des militaires armés et en uniforme. Ils ne sont pas entrés dans le domicile mais lorsque Mohamed leur a ouvert la porte ils l’ont frappé, l’ont traîné dehors et l’ont embarqué dans une voiture. Mohamed a d’abord été emmené au commissariat de Meftah, où un agent lui a confié qu’il se trouvait dans la cellule où était passé son frère Rachid quelques jours plus tôt. Présenté ensuite au juge d’instruction du tribunal de Larbaâ, il a été transféré à la prison de Boufarik où il est resté 18 mois en détention provisoire avant d’être jugé, acquitté et libéré.

La mère a pu rendre visite à Mohamed lorsqu’il était en prison. En revanche, elle n’a jamais eu de nouvelles de Rachid depuis le jour de son arrestation.

Selon les témoignages, parmi les personnes arrêtées à la même période que ses fils, certaines ont été présentées à un juge, comme Mohamed, et d’autres ont été transférées du commissariat à la caserne militaire de Meftah. Ces dernières sont toujours disparues à ce jour. Outre Rachid, il s’agit de Mohamed Boutadjine, Nadir Ouhabi et Mohamed Boukedjmar.


INITIATIVES DE LA FAMILLE

 
En juillet 2006, le père du disparu a déposé une demande de constat de disparition auprès du  Procureur de la République près le Tribunal de Larbaâ et à la gendarmerie de Meftah, ainsi que des plaintes auprès de la gendarmerie et de la sûreté nationale de Meftah.

Il a également adressé des plaintes au Président de la République, au Ministre de la Justice et au Président de la Commission Nationale Consultative de Promotion et de Protection des Droits de l’Homme (CNCPPDH). Un dossier a été déposé auprès de la CNCPPDH en 2004.