BELHADJ Mohamed

NOM:   BELHADJ
PRÉNOM:   Mohamed
DATE DE NAISSANCE:   18/05/1968
SEXE:   Masculin
VILLE DE RESIDENCE:   Meftah, dans la wilaya de Blida
NATIONALITÉ:   Algerienne

DISPARITION
DATE DE LA DISPARITION:   12/03/1994
LIEU DE L’ARRESTATION OU ENLÈVEMENT, OU LIEU OÙ LA PERSONNE DISPARUE A ÉTÉ VUE POUR LA DERNIÈRE FOIS.( VILLE / RÉGION):   A son domicile, situé à la Cité Souadia, Douar El Saf Saf, Meftah.
FORCES SUPPOSÉES RESPONSABLES DE LA DISPARITION (FORCES GOUVERNEMENTALES OU DÉPANT DIRECTEMENT OU INDIRECTEMENT DE L’ETAT):   Des agents de la Brigade Mobile de Police judiciare (BMPJ) communément appelés « les Ninjas » et des militaires de Meftah
HISTOIRE DE LA DISPARITION SELON LES TÉMOINS:  

Mohamed Belhadj était un jeune homme de 26 ans. Célibataire, il vivait avec sa famille au Douar El Saf Saf, à Meftah. Il travaillait comme commerçant ambulant.

Le soir du 12 mars 1994, vers 20h, Mohamed est chez lui. C’est la dernière nuit du Ramadhan et il se prépare avec sa famille à rompre le jeûne. Tout à coup, des bruits se font entendre dehors. Comme leur chien aboit, la famille va vérifier ce qu’il se passe et s’aperçoit qu’une dizaine de policiers pénètrent dans la cour de leur maison.

Cagoulés, habillés en tenue officielle et venus à bord de véhicules officiels, les agents avaient encerclé le quartier une heure plus tôt et procédaient à la perquisition des domiciles. Outre les agents de police, deux civils et des militaires de Meftah participent à l’opération. Ces derniers restent postés devant la maison Belhadj pendant que les policiers y font irruption.

Les policiers tuent le chien par balles, dont les éclats blessent la mère de Mohamed. Puis ils entrent dans la maison et la fouillent complètement. Bien qu’ils ne trouvent rien, ils arrêtent Mohamed et l’embarquent dans l’une de leurs voitures. Toute la famille et deux voisins ont assisté à la scène.

Ce jour-là, Mohamed est le seul à être arrêté dans le quartier. Les policiers disent à sa famille qu’il serait relâché le lendemain, après interrogatoire.  Cependant, Mohamed n’a jamais été remis en liberté.

Une semaine après l’arrestation, la sœur de Mohamed s’est entretenue avec des militaires lorsqu’ils faisaient une ronde dans le quartier. Ces derniers lui ont conseillé d’aller chercher Mohamed à la prison militaire de Blida. La famille s’y est rendue après avoir obtenu un permis de visite délivré par le procureur près le Tribunal de Blida, mais les agents de la prison ont nié le détenir.

Par ailleurs, la mère de Mohamed a appris que Mustapha Boucedraïa et Khaled Raïs du même quartier interpellés respectivement les 25 et 27 avril 1994 – et disparus depuis – auraient été présentés au Tribunal de Larbaâ. Elle s’est donc rendue à plusieurs reprises au tribunal afin de savoir si son fils y avait été présenté et de connaître son lieu de détention. Ses recherches n’ont abouti à aucun résultat.

Depuis, elle n’a entendu que des rumeurs sur le sort de son fils. Elle a été orientée vers l’hôpital psychiatrique « Joinville » à Blida et aussi vers le cimetière d’El Alia, dans la wilaya d’Alger, où un gardien l’a informée que les personnes sans identification qui y étaient enterrées étaient celles ayant été abattues par les agents des forces de sécurité de l’Etat n’ayant pas leurs papiers sur eux.

Malgré toutes les recherches et démarches effectuées, la famille n’a plus jamais eu de nouvelles de Mohamed.
INITIATIVES DE LA FAMILLE:  
Le 2 avril 1995, une plainte a été déposée auprès du Procureur général près le Tribunal militaire de Blida.

Des lettres ont été envoyées par la mère du disparu au Président de la République, au chef du gouvernement, au Ministre de l’intérieur, au Ministre de la Justice.

La mère du disparu a également adressé une lettre au président de la Commission Nationale Consultative de Promotion et de Protection des Droits de l’Homme (CNCPPDH).
RÉPONSE DES AUTORITÉS:  
La famille du disparu a été convoquée à la gendarmerie de Meftah, où on l’a interrogée sur les circonstances de la disparition.

Le 2 août 2006, la gendarmerie de Meftah a délivré un constat de disparition.RAPPORT

ORGANISATION:   Collectif de Familles de Disparus en Algérie (CFDA)
ADRESSE DE L´ORGANISATION:   112, rue de charenton, 75012, Paris – France
DATE :   21/05/2015