BENGORINE Abdallah

NOM:   BENGORINE
PRÉNOM:   Abdallah
DATE DE NAISSANCE:   23/03/1955
SEXE:   Masculin
VILLE DE RESIDENCE:   Oran
NATIONALITÉ:   Algerienne
PIÈCE D’IDENTITÉ:   Extrait de naissance
NO:   4852
DATE DE DÉLIVRANCE:   10/12/2002

DISPARITION
DATE DE LA DISPARITION:   08/11/1994
LIEU DE L’ARRESTATION OU ENLÈVEMENT, OU LIEU OÙ LA PERSONNE DISPARUE A ÉTÉ VUE POUR LA DERNIÈRE FOIS.( VILLE / RÉGION):   Au domicile familial (St. Pierre, Oran)
FORCES SUPPOSÉES RESPONSABLES DE LA DISPARITION (FORCES GOUVERNEMENTALES OU DÉPANT DIRECTEMENT OU INDIRECTEMENT DE L’ETAT):   Des policiers
HISTOIRE DE LA DISPARITION SELON LES TÉMOINS:  
Abdellah était chef de chantier à l’université des sciences et des techniques d’Oran. Père de famille, il habitait dans le quartier de Saint-Pierre à Oran, avec sa femme Chérifa, et leurs six enfants. En 1992, il avait été détenu pendant six mois au centre de détention de Reggane avant d’être libéré. 

Le 16 octobre 1994, un peu après minuit, tout le quartier de Saint Pierre est bouclé, la maison encerclée par des “ninjas” (policiers cagoulés) armés de kalachnikovs. Un groupe de six policiers s’introduit dans la maison d’Abdellah. Ils l’emmènent avec son passeport et son permis de conduire, en lui couvrant la tête avant de sortir. Relâché le lendemain dans le quartier de Saint Eugene, il dira à son épouse que la voiture a fait plusieurs fois le tour de la ville afin qu’il perde tous ses repères spatio-temporels. Il a raconté que de sa cellule, il entendait des hommes crier sous la torture. Abdellah a été interrogé sur le meurtre du chanteur Hasni. Il a été libéré le lendemain tout en étant sommé de se présenter tous les matins au commissariat.

Surveillé en permanence, Abdellah est de nouveau arrêté le 8 novembre 1994, vers minuit et demi. Cette nuit là, la famille est réveillée par des coups violents donnés à la porte de leur domicile. Une fois la porte ouverte, ce sont les mêmes policiers venus un mois plus tôt qui s’introduisent dans la maison et demandent à Abdellah de les suivre chez le juge d’instruction. Ils perquisitionnent à nouveau le domicile mais ne prennent rien. Cherifa, l’épouse d’Abdellah demandent pourquoi ils arrêtent son mari, mais ils refusent de lui répondre. Ils disent simplement qu’ils ont des ordres. Lorsque le lendemain, l’épouse se rend à la Sureté nationale d’Oran à Dar El Beida, elle y reconnaît à la voix d’un des policiers qui a arrêté son mari. Elle lui pose des questions mais ne réussit pas à obtenir d’information sur le lieu où se trouve son mari. Elle n’a jamais eu de nouvelles depuis.
INITIATIVES DE LA FAMILLE:  
Plaintes envoyées le 31 mars 2008 au Directeur de la Direction Générale de la Sécurité Nationale, au Président de la CNPPDH, au Ministre de la Solidarité, au Président de la République, au Responsable de la Police Judiciaire de la wilaya d’Oran.
RÉPONSE DES AUTORITÉS:  
Constat de disparition délivré par la police judiciaire d’Oran le 15 juin 2006.

RAPPORT
ORGANISATION:   Collectif des familles de disparu(e)s en Algérie (CFDA)
ADRESSE DE L´ORGANISATION:   112 rue de Charenton 75012 Paris France
DATE :   16/12/2002