NOM: BOUTADJINE
PRÉNOM: Mohamed
DATE DE NAISSANCE: 10/06/1974
SEXE: Masculin
VILLE DE RESIDENCE: Meftah, dans la wilaya de Blida.
NATIONALITÉ: Algerienne
PIÈCE D’IDENTITÉ: Extrait de naissance
DATE DE DÉLIVRANCE: 13/01/2003
DISPARITION
DATE DE LA DISPARITION: 09/04/1996
LIEU DE L’ARRESTATION OU ENLÈVEMENT, OU LIEU OÙ LA PERSONNE DISPARUE A ÉTÉ VUE POUR LA DERNIÈRE FOIS.( VILLE / RÉGION): Sur son lieu de travail, à l’hôpital de Meftah
FORCES SUPPOSÉES RESPONSABLES DE LA DISPARITION (FORCES GOUVERNEMENTALES OU DÉPANT DIRECTEMENT OU INDIRECTEMENT DE L’ETAT): Des policiers du commissariat de Meftah et des gardes communaux
HISTOIRE DE LA DISPARITION SELON LES TÉMOINS:
Mohamed était agent de bureau à l’hôpital de Meftah. Célibataire, il vivait avec sa famille au Douar El Saf Saf, situé sur les hauteurs de la commune de Meftah. Il était âgé de 22 ans au moment de sa disparition.
Le 9 avril 1996 vers 11h30, Mohamed a été arrêté sur son lieu de travail par des policiers du commissariat de Meftah, accompagnés de gardes communaux. Ils sont venus à l’hôpital armés et en tenue officielle, à bord de voitures officielles. Ils ont arrêté Mohamed et d’autres personnes travaillant à l’hôpital devant leurs collègues de travail.
L’arrestation de Mohamed s’est déroulée dans le cadre d’un ratissage que menait la police suite à un attentat perpétré contre les militaires de la caserne située non loin de l’hôpital en contrebas de la cité 125 logement (Douar El Saf Saf). Une bombe aurait fait exploser un char et tué des militaires.
Les circonstances indiquent que les forces de l’ordre avaient des soupçons à l’égard des fonctionnaires de l’hôpital, dont le directeur, qui a lui aussi été arrêté deux semaines plus tard et libéré après avoir été interrogé sur le personnel et les activités de son service.
Une vingtaine de personnes ont été arrêtées en 2 ou 3 semaines à la suite de l’attentat et 4 sont toujours portées disparues : Boutadjine Mohamed, Mohamed Boukedjmar, Nadir Ouhabi et Rachid Bakhtiar.
Questionnés par la famille, les policiers du commissariat de Meftah ont admis avoir détenu Mohamed pendant une semaine avant de l’envoyer à la caserne militaire de Meftah. Les militaires de la caserne ont nié le détenir.
Selon les entretiens avec les autres familles, parmi les 20 personnes arrêtées, certaines ont été relâchées sans être jugées, d’autres transférées du commissariat de Meftah à la prison de Boufarik, pour être jugées. Les disparus ont été transférés du commissariat à la caserne militaire de Meftah.
Depuis la disparition de Mohamed, la famille Boutadjine a entrepris plusieurs démarches auprès des autorités afin de connaître son sort. Néanmoins, jusqu’à présent ces démarches n’ont rien donné.
INITIATIVES DE LA FAMILLE:
Le 21 novembre 1998, le père du disparu a adressé des plaintes à plusieurs autorités. Il a envoyé des lettres au Président et au Médiateur de la République, au Ministre de l’Intérieur et au Ministre de la Justice. De plus, il a déposé des plaintes auprès du Procureur général près le Tribunal de Larbaâ, du Procureur de la république près le Tribunal Militaire de Blida et du Procureur général près de la Cour d’Alger.
L’avocat de la famille a adressé une lettre au directeur du secteur sanitaire de Larbaâ en lui demandant une confirmation sur la disparition de Mohamed Boutadjine à l’hôpital de Meftah.
RÉPONSE DES AUTORITÉS:
Le 17 mars 1999, la brigade de la gendarmerie nationale de Hamma El Annasser, dans la wilaya d’Alger, a convoqué le père du disparu afin d’ouvrir une enquête sur la disparition de son fils. La police territoriale de la gendarmerie nationale de Meftah a fait de même le 28 avril 1999.
Le 20 juillet 2002, la famille du disparu a reçu une lettre de la part de la Commission Nationale Consultative de Promotion et de Protection des Droits de l’Homme (CNCPPDH) affirmant que les recherches effectuées sur le disparu n’avaient abouti à aucun résultat.
RAPPORT
ORGANISATION: Collectif de Familles de Disparus en Algérie (CFDA)
ADRESSE DE L´ORGANISATION: 112, rue de charenton, 75012, Paris – France
DATE : 09/06/2015