OUHABI Nadir

NOM:   OUHABI
PRÉNOM:   Nadir
DATE DE NAISSANCE:   12/12/1976
SEXE:   Masculin
NATIONALITÉ:   Algerienne
DATE DE DÉLIVRANCE:   14/01/2003

DISPARITION
DATE DE LA DISPARITION:   23/04/1996

LIEU DE LA DISPARITION :   arrêté à son domicile, situé au Douar El Saf Saf, Meftah, wilaya de Blida.
FORCES SUPPOSÉES RESPONSABLES DE LA DISPARITION :   policiers du commissariat de Meftah et gardes communaux

HISTOIRE DE LA DISPARITION SELON LES TÉMOINS:  

 Nadir Ouhabi était un jeune ouvrier âgé de 20 ans. Célibataire, il vivait avec ses parents et ses frères au Douar El Saf Saf situé sur les hauteurs de la commune de Meftah.

Le 23 avril 1996, vers 11h, dans le cadre d’une opération de ratissage, des policiers du commissariat de Meftah et des gardes communaux venus à bord de plusieurs véhicules officiels, ont encerclé le quartier où habitait la famille Ouhabi. Cette opération de ratissage faisait suite à un attentat à la bombe qui avait eu lieu un jour plus tôt près de la caserne militaire de Meftah. Armés et en tenue officielle, ils ont pénétré le domicile familial, arrêté et embarqué Nadir. Les voisins ont assisté à la scène.

Des dizaines de personnes ont été également arrêtées au cours de cette opération. Emmenées au commissariat de Meftah, certaines ont été libérées et d’autres ont été transférées, soit à la prison de Boufarik, soit à la caserne militaire de Meftah.

La mère de Nadir a suivi la voiture qui emmenait son fils jusqu’à l’entrée du commissariat. Une fois là-bas, les policiers l’ont empêchée d’entrer et ont nié le détenir.

D’autres personnes arrêtées et transférées à la caserne militaire à la même période sont aussi disparues à ce jour. Outre Nadir, il s’agit de Rachid Bakhtiar, Mohamed Boutadjine et Mohamed Boukedjmar.

Ces quatre personnes disparues habitaient tous au douar El Saf Saf. Situé entre le centre-ville et la montagne – qui abritait les groupes armés islamistes – ce groupement d’habitations faisait régulièrement l’objet d’opérations menées par les forces de l’ordre. Les ratissages et arrestations se sont particulièrement intensifiés au cours d’avril 1996 en représailles à une série d’attentats à la bombe qui se sont produits à Meftah ce mois-là.

Le domicile de la famille Ouhabi avait été perquisitionné à de multiples reprises et ses membres ont été harcelés par les forces de sécurité plusieurs fois. Avant sa disparition, Nadir avait déjà été arrêté, tout comme un de ses frères, Mourad, qui avait passé seize jours au commissariat de Meftah et puis quatre ans à la prison militaire de Blida avant d’être jugé et condamné pour complicité avec les groupes armés. De plus, un deuxième frère, Lakhdar, a été froidement abattu par un garde communal devant sa maison.

Trois mois plus tard, Nadir aurait été vu à la caserne militaire de Meftah, par un témoin qui y était détenu à l’époque.

La mère de Nadir continue sans cesse de mener des recherches et ce, tant qu’elle n’aura pas trouver la vérité sur le sort qui a été réservé à son fils.

INITIATIVES DE LA FAMILLE:  

 –    Une plainte a été déposée auprès du Tribunal de Blida.

–     Des recherches ont été menées auprès de l’Observatoire national des droits de l’Homme (ONDH), du ministère de la justice et du ministère de la défense.

RÉPONSE DES AUTORITÉS:  

 La gendarmerie de Meftah a émis un constat de décès du disparu, sans que la famille n’ait jamais pu voir son corps.