BENNOUA Mourad est né le 07 mai 1960, il était médecin à l’Hôpital de Kouba. Il est marié et père de deux enfants. Il demeurait chez son père, jusqu’au jour de sa disparition. Il a disparu en allant à son travail à l’hôpital de Kouba le 26 février 1994, le soir. C’était au milieu du Ramadhan.
Trois jours après la disparition de Mourad BENNOUA, de nombreux policiers en uniforme sont venus au domicile pour demander où était Mourad. La famille ne sait pas pour quel motif ils sont venus, car il n’avait ni mandat de perquisition ni mandat d’arrêt. De plus, en fouillant toute la maison, ils n’ont rien trouvé qui puisse prouver que Mourad était impliqué dans une quelconque affaire.
Plusieurs personnes ont attesté avoir vu Mourad au centre de détention de Châteauneuf. Le premier témoin est une femme qui habite à Kouba. Elle a informé les sœurs de Mourad que leur frère avait été détenu avec elle au Centre de détention de Châteauneuf. Elle l’a croisé plusieurs fois dans les couloirs de ce centre de détention. Elle le connaissait bien et a signalé qu’il se trouvait dans un état lamentable. Elle-même a été torturée.
Le deuxième témoin est un homme qui a vu Mourad BENNOUA, au milieu de l’année 1994, toujours au centre de détention de Châteauneuf, car lui-même y a été emprisonné avant d’être libéré. Mourad était blessé et les responsables de ce centre avaient décidé de le transporter vers l’hôpital d’Aïn Naadja mais depuis il ne l’a plus revu.
Le troisième témoin est un résidant de Kouba, qui a lui aussi été jugé, condamné puis libéré. Cet homme a confirmé à BENNOUA Rachid que son fils Mourad est mort sous la torture le 17 mars 1994.
La famille a déposé plusieurs plaintes :
– une plainte au Procureur général du tribunal d’Abane Ramdane (Cour d’Alger) le 27/10/1999
– une plainte au Procureur général du tribunal d’Hussein Dey (Cour d’Alger) le 14/03/2000
– une plainte au Procureur général de la Cour d’Alger le 25/04/2006
– une plainte au Président de la République le 25/04/2006
– une plainte au Chef du Gouvernement le 25/04/2006
– une plainte au Ministre de la justice le 25/04/2006
– une plainte au Ministre de la défense le 25/04/2006
– une plainte au Ministre de l’Intérieur le 25/04/2006
-une plainte au Ministre délégué à la solidarité et à la famille le 25/04/2006
– une plainte à la CNCPPDH le 25/04/2006